Il y a eu de la vie ici.
Il y a eu des éclats de rire
et de la tendresse
parfois
oui.
Ces couleurs reflétées par les vitres
toutes ces couleurs
- résonnant sur le béton -
qui m’enivrent
chaque fois.
Il y a toujours
ce bonheur de ne pas me sentir seule
- jamais -
quand je pense à cet endroit.
Même s’il est déserté maintenant
et peut-être encore plus
depuis qu’il est abandonné.
Car la végétation l’envahit sans cesse sans jamais s’arrêter.
Elle sera toujours là
bien après les humaines.
Elle était là avant elle sera là après
et les couleurs aussi.
Les formes qu’elle dessine,
la vie qu’elle continue de porter,
sera toujours là
toujours
toujours là.
Julie Boitte| 30/10/2025
# 47 Prendre
Tu ne peux pas t'empêcher de prendre
ce qui est en moi
ce que tu vois de l'extérieur
ce qui te plaît à l'intérieur.
Tu ne peux pas t'empêcher de te l'approprier
Et de croire que tout vient de toi,
que moi, je n'y suis pour rien.
Tu ne peux pas t'empêcher de me piller jusqu'au plus profond de moi, de mes aspirations
Je n'aurais jamais dû les formuler à haute voix
devant toi.
Je ne devrais pas me vanter de qui je ne suis pas
- encore -
ni de mes rêves sans limites
- aucunes -
Tout ça parce que je veux exister à tes yeux et aux yeux de touxtes celleux autour
Tout ça parce que je veux qu'on m'aime.
Prend tout si tu veux.
Moi, je te laisse
Je pars.
Je vais chercher qui je suis.
Je reviens
- mais pas vers toi -
dès que j'ai fini.
Julie Boitte | 15/08/2025
#46 Passion
Julie Boitte| 16/07/2025
#45 Rivières
Julie Boitte| 08/06/2025
#44 The Forest
I'm going to the trees
and the night
or the sunset.
So far away
and not close
- nevermore never nevermore,
close to your
town, complications, unability
- I'm sorry
sorry for you -
your unability to be
here with me.
And not only
only with yourself.
I'm going to the green
in my surroundings
or far away.
But the wind
soft or strong
everafter and always
able to clean
my mad spirit.
And the woods
into the wild
always, definitely always
secure for me.
Because I'm
not alone, never
alone with sounds
and atmosphere and
perfumes and skins
of the forest.
Julie Boitte| 08/03/2025 | inopinément en anglais lors d'un atelier d'écriture queer à Bxl
# 47 Blue Valentine
Nous n’irons plus jamais
là où tu avais peur
là où tes mains tremblaient.
Tu es parti avant
ou peut-être n’ai-je fait
que rêver ta venue.
Il ne me reste rien
que mes rêves brisés
mes illusions
incapables de faire tenir debout
le lien que j’inventais.
C’est mon super pouvoir
y croire tellement fort
que les autres un moment
comme à une petite fille qu’on ne veut pas blesser
laissent tomber eux aussi
la réalité.
Et quand elle resurgit – car elle le fait toujours
ce monde bleu étoilé que j’avais si intensément tissé
s’écroule.
Ne reste alors de toi
que l’enveloppe vide
le costume trop brillant que je t’avais taillé.
Dedans tu es perdu, tu te défends, tu vrilles, tu te débats
et je comprends enfin que ce lien forcené
n'existe pas.
Julie Boitte| 14/02/2025
# 46 Bascule
Julie Boitte | 2020